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Le Pavé Noir
31 août 2017

Un cours et un mooc

Un cours classique représente une heure dans un amphithéâtre par semaine ainsi que des classes en petits groupes sur la base de 50 étudiants par groupe. Comme nous ne disposons pas d’estimation précise du coût des bâtiments, notre évaluation est basée sur la limite inférieure d’un prix de location. Ceci inclut donc la dépréciation des actifs et l’entretien. Notre évaluation n’est pas correcte si l’on veut prendre en compte l'énorme investissement que représente la construction de nouveaux locaux. Lorsque cet investissement n’est pas possible, comme dans de nombreux pays africains et asiatiques, SPOC et MOOC deviennent la seule solution. Ceci devra être rappelé lors de la discussion sur les modèles d'affaires plus loin. Les résultats sont présentés dans la figure 1. Les coûts d’un cours classique et d’un SPOC augmentent rapidement avec le nombre d'étudiants parce que les salaires des enseignants représentent une part importante des dépenses. Un enseignement à distance et un SPOC emploient sensiblement le même nombre d’enseignants. L’un comme l’autre nécessitent un environnement personnalisé pour permettre les échanges et les interactions entre enseignants et étudiants. S’il est bien conçu un enseignement à distance demande un travail de préparation assez semblable à celui d’un SPOC. On pourra donc employer la courbe du SPOC pour évaluer son coût. Une différence essentielle reste le coût d’usage des salles de classe qui diffère. Pour estimer le montant d’un cours classique nous avons employé des valeurs arrondies proches des temps de travail officiels pour les enseignants en France, à savoir 6 heures pour une heure de cours et 4 heures pour une heure de travaux dirigés avec un petit groupes d'étudiants. Nous avons considéré qu’un groupe contient 50 étudiants, ce qui est une valeur élevée. Dans la réalité les groupes sont souvent plus petits. Nos coûts pourraient donc être sous-estimés dans certains cas. On peut jouer sur ce paramètre comme sur le coût de réalisation d’un MOOC, tel que nous l’avons discuté dans la section 3. Dans tous les cas on aboutit à des figures semblables à celle de la figure 1. Seules la position de l’intersection des droites se déplace légèrement mais cela conduit dans tous les cas à des conclusions sensiblement identiques. En dessous de 200 à 300 étudiants l’approche classique reste la forme d’enseignement la plus rentable. L'apprentissage mixte (SPOC) n’est plus économique que pour de grandes sections, au-delà de 500 étudiants. Un MOOC, à savoir le fait de délivrer un cours où les échanges se limitent à l’usage de forums, sans interactions face-à-face ni échanges personnalisés, n’apporte aucun gain financier pour une section de moins de 300 étudiants. Comme il a déjà été précisé il faut prendre ces valeurs comme des estimations, cependant le message est très clair: les MOOC et les SPOC ne peuvent permettre de diminuer le coût de l’enseignement que s’ils sont employés par de grands nombres d’étudiants qu’on ne trouve guère que dans la première années d’études. Ceci conduit à la conclusion que les MOOC ne peuvent diminuer le coût de l’enseignement supérieur qu’à la seule condition que ces enseignements soient employés pour de grandes cohortes d’étudiants. Les universités n’auraient donc que deux choix : se regrouper pour massifier les classes ou acheter des cours, sur étagère, dont le coût de développement serait amorti par une très large diffusion. Nous verrons plus loin des exemples de business models construits sur ce modèle aux Etats-Unis.

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Sous les pavés la plage... mais pas toujours. Parfois le pavé est noir, comme l'actualité.
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